LA CRAVATE

5 Mai 2013

Je n’en reviens pas encore...
Il m’aura fallu atteindre l’âge de 56 ans pour me réconcilier avec le port de la cravate.

Depuis mon adolescence révoltée, j’ai gardé deux déterminations, deux engagements, deux choix qui me semblaient irréversibles :
Ne pas me marier et ne pas porter de cravate.

Je n’ai pas encore craqué mais il aura suffit d’une scène d’un épisode d’une série TV pour faire vaciller une de mes résolutions si bien ancrées.
Dexter se remémore l’enseignement du noeud de la cravate par son père avec la métaphore du lapin qui passe par dessus, dessous et enfin dans le trou.

Touché ! Au coeur.
Je pars faire mon jogging et là, comme souvent lorsque je mets le corps en mouvement, des idées arrivent, limpides, fluides. Elles s’imposent comme des évidences.
Une chemise boutonnée implique la cravate. Sinon le col se tord. Il manque quelque chose.

La seule alternative, c’est la chemise ouverte, manches retroussées, pour l’attitude décontractée. Mais il n’y a pas de solution intermédiaire.

Comment est-il possible que je ne l’aie pas vu jusqu’à aujourd’hui ?
J’avais bien sûr plein d’arguments. Le symbole phallique, la corde au cou, le conventionnel, le convenu, l’uniforme, la vulnérabilité dans une bagarre, etc.

Serais-je en train de me chercher une excuse pour être présentable dans ma candidature au conseil d’Etat ?

Et les copains... Ils vont bien se foutre de moi !

Bon, on verra. Je vais déjà apprendre à faire le noeud et ensuite tester le confort.

Je ne suis pas encore décidé, mais je vis une véritable révolution mine de rien.